8 nov. 2015

Pas D'Air


Ce Qui Reste Et Encor


Pas même pas
pas papapapa
Pas besoin
Élue du temps
en tant que pas
pas il a eu beau crier
l'air l'étouffa
et en fit un mordant
pour compagnies
de fin de partie
C'est tout ce qui reste
ce manque d'aération
cancer et l'hiver
de solitude
entre les étals
de têtes piquées
au bout du prix
pas de quoi
d'être céleste
pas de passage
et sans tribu
sans courant
ni de mouvements
art de sans
contre sanguinaire
à contre vie
des outrances
des liés de têtes
toutes faites
Tombeau de berceaux
paille et paillettes
flétrissement
des faires accroires
Art s'y mettre
quelle affaire...
Ces circonstances
envoûtements
disaient le poète
Aujourd'hui
on dirait plutôt
le dernier bourdonnement
retranchement
maquisard au fond
des boues
du mort de guerre
d'abîme de tourments
Et qu'est-ce qu'il
s'en crisse
le bonheur quand
seul à seul
et sans secours
vrai (celui ample
chaud lumineux
léger et doux
des caresses
de créer)
porte le coeur
à l'entrée du signe
qu'un Paradis
est a été
ou sera...
Amoureux
sacrifiant
sachant LÀ
...cette perception
unique
impatiente
d'y arriver
par la lenteur
infinie
qu'exige
le sacré !

Pas paradis
mer et source
là où
'il n'y a même
plus l'inquiétude
qui est passé
dans le vide des os' *
N'y pas comprendre
tu vois ?
Ou pas ?
Le Cacapipitata
à ta liste
de commandements
le dernier est Un
y en aura d'autres multiples
enfin tout ça va s'éteindre
passer au noir
celui des pleurs
des souffrances
des âmes mortes
à la lisière
de l'élévation
de la simplicité insoumise
des anges
en chats chiens
chevaux...oiseaux
On s'en crisse
des commandes
par interposés
mafieux à bon Dieu
à œuvres d'art
ou à fuite
cœur désespéré
suicidaire
Paradis Ici même
entre deux lèvres et dents
mâchoires
Chambre d'hôtel
où tu es morte
ma chérie !
En nous
malgré eux
tous
Étouffée
râlente
mon Amour
On y est
tu vois ???

À la fin qui est
pour tous
que chacun ait
sa mort
par sa main propre
s'il le peut ?
Car suicidé
ou assassiné
de société
le pas hors l'enclos
des camisoles
forcées au magma
incessant
de l'encombrement
des ténèbres
au quotidien
générant
que de la survie
devenue insurvivable
Et bien
et bien
des cures
comme ça courent
ici un pepsi
pour mon ami
Jessie chante
déferland
dans la boucane
des coeurs
pour ici un collier
pour mon bébé
là un voyage
aux Marquises
Oui bien mêlé
pétrie sans bulles
d'aération
De la pierre
monétaire
granit de réel
au jour le jour
Vivant crié nom
LÀ ICI MÊME
en pleine mer
des mères
et noyades
naufrages
décadences
léthargie du fleuve
Alphée
insidieuse
prétentieuse
humanité
...d'un Rien
de solution
à la va comme
ça crève
et au suivant
Brellant
le combat
en Cervantes
dans l'arène
du terrible
TERRIBLE

Poux et tiques
que put niaise
qu'encor sachant
tant libéré
même de la liberté
passants de poussières
à corps mourant
noir par albatros
englué
d'insignifiances
pétrolifères
d'outres tombes
en têtes pourrîtes
par pommes
transmises
là où excelle du temps
'le monde de nos jours
est hostile aux transparents' **
Et puis tu vois
'Je vais essayer...
de transcrire
les impressions
d'une longue
maladie...' ***
manière de dire
solitairement
les hautes marées
où se cache
le bonheur
libre d'aimer
à coeur
prendre
de très près
sans jeux
d'os et de lumière
mais tirer dans le dos
Et qu'est-ce que la peinture
en temps de disparition ?
La peinture c'est Rien
le Rien réussi parfait
d'un Je débarrassé
des garanties
asservissantes
de sécurité
obligées à la survie
pour nourrir Dracula
du sang des images
Une fuite en Égypte
aux îles Moumouques
avec cette embarque
no way dans un grain
de papier.

Air d'art de Rien
il n'y a pas d'art
Il y a de l'il y a
L'envers de la
con-science
Entêtement
à ne pas comprendre
comprendre
Au bout du rationnel
se cache sournois
le froid glacial
l'hiver noir des marbres
de Carrare
et la folie déguisée
de l'érection
assassine
des grattes têtes
crachant du ciel
la soumission humaine
pour le cul
monétaire du saccage
des constructions
aérées de l'esprit
créé dans la gueule
immonde
du pas possible !
So what ?
Et ceci qui borne
le tableau
Froidures
et claquements
dedans
Réalité de transhumance
et des peintres
bon à Rien
Faut bien le dire
passants passeurs
passés en couleurs
déchiqueteurs d'yeux
sans résurrection
pour un ICI LÀ
par arrêt de l'artiste

A. Artaud *
Char **
Nerval***