20 mai 2015

D'Aile À Nuages


'...Ne rien dire sur rien.' *
S'en faire
pour Rien
plutôt que
pas à pas
en laissant cela
vient après
les vandales
les ignorants
qui grappent
agrippent
par autos
les mots
de tous les jours
d'imbéciles
tatas totos
cocos
cuits au soleil
des îles blanchies
du baroque
en perles
et foie de canard
no way no life
coquilles pleines
au jaune abandonné
pour quelques pesos
sous verrous
d'un mal infini
sans dire
jouant du tour d'écrou
par un gain capital
pour deux trois
respires de plus
fruits des révolutions
dans une canne
de bines
Par un effacement
lui-même disparut
des musées
d'empalements
nu ou en habit
de satin là
frappant leurs
murs leurres
et le temps perdu
mais sans prix
l'admiré à sens
essences sensibles
émotions
pour suites
esthétiques
d'Aile chérie
et d'éthique
au bout du coeur
Et Même par millions
d'oublies
tenir ils
il peut
peuvent attendre
voir les tombes
défiler devant
mes yeux du style
de la forme
et de la mode
en choux croûte
paniers de culture en bocal
Non c'est l'aventure
oh la la la l'air
l'ère l'erre l'ir rrrre
Rire et passer outre
et que Dieu et JE
soit partout
dans le jeu du Tout
de ne pas dire
et même plus
Fabrique à l'autre
illusion non
si de la quotidienne
oignons des génies
des fous
des médiums
saignants du Roi
courant des marathons
donc un tas d'ensorcellement
qui va finir
l'Art éteint les lumières
passe par le volcan
éjaculant l'oeil
des transgressions
de joies folles
et merveilleuses
antres nous
Tristesses mastiquant
des culpabilités
d'Amour de promesses
mal tenues
d'éternités de l'Art
du moins qui doute
De l'avancer des rumeurs
dans le dos du spectraque
en enterrement national
des disparus du guide
niche pain
dans la gamelle
de m. Chose
ignorant l'Aile à nuages
d'extravagantes
dépenses simplement
Dans 'Pensée sous
les nuages' Jaccottet
'Tant d'années,
et vraiment
si maigre savoir
coeur si défaillant ?'
Outré des morts
d'Amours
des plus là
et pour nul autre
Depuis l'avant souffle
les règles de la récolte
du grill misent au point
par dieu sait quoi
absout par Darwin
à la sélection
des obéissants fauchant
jusqu'au dernier espoir
l'appel par don
pardon....pardonnable ?
Seul en soi coïncidant
avec le Même pour Tout
du Monde
Priant qui sait quoi
qui tue par sans choix
lui la vérité et la vie
ou la mort abjecte
monstrueuse
et déconcrissante
à jamais
Seul un Dieu
quel Dieu ?
Imposant une tautologie
crois ou pas tu meurs
pour ressusciter
dieu c'est quand ?
Foi sans doute
sans la part des choses
bonne pour les curés
l'incurie des argents
secrets des pauvretés
chastetés bonnes
pour la bénédiction
d'une joue avec l'autre
dés pipés les mêmes
depuis la fondation
de l'Enfer
Tout est dans Tout
en retour de religions
religieux en retours
éternel du même
Dieu Matisse et la Mort
ces absents de la création
créateurs de toutes choses
des blablas avant
la faucheuse
le reste
des mots à maux
bon aujourd'hui
demain lapidé
La soupe du rigodon
du dr. Destouches
Tragédie de la farce
à dindes aux mangeoires
de la machine infernale
aux évanouies
techniquement capitalisés
décapités à l'empire
de l'ennui
Un vécu suicidaire
marchandable
et bien mené
Et les idées fusent
sur ce qui tralala
devrait ou pas
en litanie là
un faussaire de Dieu
là un préposé
à la raison
commande un bataillon
de jeunes philosophes
là un pape
immonde la magie
laisser venir les petits
enfants perdus des rues
à noyer au bénitier
des larmes d'apparitions
subites voyant
Jean-Jacques Rousseau
en douanier
des laissez-passer
pour un méchoui
chez Germaine Richier
à là l'affaire...
Ceux qui entrez ici
et bien comprendre
bien comprendre.
Le train où vont les choses
personne ne se sauve
du pain et des jeux
d'au gaz la machine
de l'ennui passe
à la disparition
de la fin parfaite
ni vu ni connu
pas de procès
pas d'histoire
un Rien mais pas
pour tous
La liberté bien vécue
tel quel en anniversaire
de tous les instants
avec tous les hôtes
en joie de l'Un
moi moi moi.

Éthique esthétique
au chant de la luette
ou encor défaire
refaire en faisant
avec ce qui est don
donnant des choses
s'évanouissent
et hélas le retour
du pire rarement
le meilleur
réenfume de nouveau
l'espace du libre chant
fermant les portes aux cris
des horreurs stylistiques
seules et dernières émotions
avant la dernière feuille
chatouillant la montagne
'Mon cahier  perpétuel
est mon 'Eckermann'.
(Il n'est point besoin
d'être Goethe pour s'offrir
un fidèle interlocuteur.)
Je lui dis ce qui vient,
Comme il vient-
(Mais non tout ce qui vient-
Et encore moins,
tout ce qui pourrait venir
Si....?' **
Rien à blanc entre nous
sachant qu'en vérité
(pépite rarissime
et pas pour tous)
à la proue d'un naufrage
débandade en mutineries
contre tout et pour soi
qui mal y pense
régressif déterminisme
suicidaire religieux
tant (besoin de croire)
le grégaire la grappe
à grippe atchoum
jusqu'aux derniers virus
de réussite fatale
Pas plus éthique
que de crever pour nous
d'amitiés en pensée
pensant d'ouvrir à chaque fois
la porte encrant
les mots des morts là
pareils aux vols
des corbeaux
criant les rivages
d'abandons
à jamais
des venues pour Rien
Et là sous peu
celle qui connaît qui sait
laisse mûrir
jusqu'à l'épuisement
forçant le Non
ruiné de toujours
à lâcher prise
perdre l'inutile présence
d'une raison déraison
d'un non-sens
qui devient sens
à insister insensément
sur cette chose
incompréhensible
et insaisissable Là
En seul à seul
se métamorphosant
entre naître et mourir
aile à nuages
embellissant
paradoxalement
une esthétique
de boîte à outils
pareil à un ramassis
embarrassant
qui ne sert que celui
qui en a besoin
entre deux murmures
incompréhensibles
balbutiements
bons à rendre
plausible l'imaginaire
de dieu sait quoi
Au fond c'est d'amour
qu'il s'agit
créer

Walser *
Valéry **