23 juin 2014

Passeurs D'Images


Post Mortem
pour A.B


Et del la comédia
aux fins des tragédies
de belle la vie
des jeux du Jeu
on the stage
du ruisseau au fleuve
à l'effluve
des amours
au personnage
controversé 
Des ailes le Gilles
de Watteau
aux hommeries 
à l'élévation
des pâquerettes
de Bacon
à Hiroshige
à Da Silva
aux russes
Delaunay 
mille fois
pillées d'amour
de Khidekel
à Malévich
les échanges
avec Marcadé
mais de Paris surtout
James Lord 
et des larmes des larmes
d'eau salées
Un bâtit de rosées 
nuage de voyou d'esthète
fleur de folie 
d'admiré des extrêmes
au fin parfum du sex de l'art
de la caverne céleste
des visions initiatiques
qu'emporte l'Ange
des mises au monde
à la Blake mêlé de dandysme
baudelairien 
un enfantôme 
de mensonges vrais
en un dur pays de froid
d'avortement ficelé u.s.a.
Ô mort des fonds marins
fraises salines 
des Pierres à ruines
monnayées des tit Guy 
pour un flirt avec toué
de musées galeries
de Céline à Lafleur
à Josaphas 
de Ti-Zoune à Sutherland
de Brisebois 
à nothing to do
des comités empesés
de subventions
d'où à tu mis le corps
Hector 
au questionnaire de Proust
aux nuits des mille
carrousels   
de solitude solos 
un monde plein d'histoire
de poètes peintres
écrivains
journalistes
vedettes
photographes
chanteuses de javas
chantées pour toi
pour un tombeau 
de désespérances 
à se faire aimer
pour un brique à braque
de violon dingue
à faire passer les images
de pommes qui ne sont pas
des pommes des pipes
et des tableaux...
mais des signes de Rien
d'un passage
vers la vivance
des ruines de dés pipés
en oeuvres multipliées
par treize fois
la naïveté de l'art
et de l'amour fou
pour la vraie vie
qui est Ici avec Bartoli
là Gréco Bujold
Arbour Bissonnette etc.
...liasses d'aimances
au jardin
des traîtres délices
abandonné de lui-même
seul sans savoir
seul le sachant
cendre art
s'embarquant
vers se taire
là-bas aux étoiles
de toutes les nuits
pour de vrai
'Madame Delaunay
a fait un si beau
livre de couleur,
que mon poème
est plus trempé
de lumière que ma vie' *
Passeurs de monologues
dans les chairs vivent
des maux silencieux
de la beauté
du labeur d'aller
à la rencontre
du pire et du meilleur
le temps d'une épiphanie
portées en  nourritures
terrestres...du Gide
chez cet hédoniste
de combat
devenu aveugle
sourd et muet
devant la débandade
de l'innocence heureuse
de se lever matin

Cendrars*