Les Mots

Rose Are Red 

...qu'un fond
plat s'effondre
fondant
l'effondrement
du plafond
que l'échelle
sans fin
d'Éliade
à Brancusi
et des tribus
virevoltes
tournent
sur elles-mêmes
...Enfin
que de Babel
à Bébelles
consumé l'air et l'espace
l'eau noircie
en essence
des vies monnayées
...Enfin
la planète bleue
comme une orange
devenue grise
comme une pipe
de Simenon
...Encor
que de Deleuze
à Dezeuze
sans support
exterminés
d'insignifiances
passés
de l'autre côté
du même bord
sans esprit
l'art à l'article
d'Archimède
articulant sans fin
le degré zéro
du recommencer
de la liberté
responsable
Le maître
en avait terminé
du politique

Ruminances
de mots à la dérive
par le bagne
encacanné
torches éteintes
à l'enseigne
des morgues
de la dernière
page payée
de l'enfer des autres
masse scellée
biblique à la fin
de l'histoire
dès le commencement
pour Un tout au mur
en chantant
au clair de la lune
Porte étroite fermée
invisibilisée des mots
de l'oubli à ce qui sera
un balancier
d'éternel retour
d'un sale petit secret
à compte
de chairs fraîches
en laboratoire
juste après
ce n'est que du vent
camarades
la grande Disparition
écocomique

Brindilles
quelques brins
sans dates
pas datés
germés là
entre Tout
Vu des mots
sans esprit
inutiles
bien agrippés
phasmes monde
newfoundland
et basques
les c'est assez
langues mortes
où braille
le voatandroka
en sa sainteté
des herbes hautes
pas pour tous
si sol si royal
au coin d'un pavé
et d'un trottoir
là où Kafka
prit son élévation