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10 mars 2013

L'Aubastère (pour trois)



'NOUS SOMMES MORTS, ÂME NE NOUS TARIE'*


C'est sans tête
sans raison
qu'un signe
passe le Rubicon
et lui de trépassé
à passer
ouvre enfin
aux écroués
de la peine capitale
des miasmes
de la semaine
et du temps mort
l'Aubastère
de la mine de Rien
là attendant
l'initiatique perdu
d'avance
par sa folie d'hors 
d'état de nuire 
frais funèbres
payés par les dieux
tombés sur la terre
qui dès lors survolent
les pas d'âmes qui vivent
en des soleils percés
de corbeaux
du dernier homme
après Dieu mort
pleine lumière
en la chambre jaune
de son esprit sain

De cadavérique
élongation
en des toiles
tendues d'araignées
engluées perdues
encagées de guerre lasse
de Rien à jamais
riche de Rien
une toile en plan
deux quelques esquisses
sans savoir...Rien
Sans fin et pourtant
interminablement
la main en un chemin
de lumière terrifiante
traces Rien...
Mille visions de feux
de paille de musique
insonores
en des profondeurs
inouïs
Et un saut...
pour Rien
de fatigue d'usure
atteint en sa richesse
de froids sacrés
Seul toujours
qui sait si en ailleurs
des semblables?

Décrisser des viandes
en coupes du président
des armées des carcasses
des corps laissés
là pour un conte
d'êtres à organes
en d'écoeurantes
postures de beautés
extravagantes
en vérité de boucherie
les uns les autres
D'un pape innocent
sur son trône
régnant sur ses fèces
visiblement
dans le mensonge
étouffant d'un monde
de gruge les os
du ciel et de l'enfer
Une figure christique
déchirée par un peintre
lui en pleine sortie
colorée des fêtes
souveraines

Villon *