Pour Paula Becker
'Travailler un fragment
en cachant le reste' *
Le tableau prépare
l'embellie de réalité
par sortilège
si l'on veut...
envoûtement
imaginaire illusion...?
Outre la mesure
de la déchéance
la merveille
qu'initie le voyant
injectant l'image
du miracle en jour
et nuit du monde
posé là pour le reste
des histoires
à raconter aux besoins
de la perpétuation
de l'espèce peintre
Faire dire
dès le début ou pas
de Silence à Silence
invisiblement
comme du vent
de l'air
en essemances
enraciner l'éternité
sur une toile
de fond de Rien
en temps de le dire
mieux tenir retenir
la peinture le plus
longuement possible
hors la disparition
destruction universelle
du percept Paradis
entrevue jamais fixé
présent infiniment
là désir...tenant
peut-être contre
le mot les maux
communs racontant
la périssable
histoire métissée
de la belle et la bête
échos des hautes
aux basses imbécillités
crôassantes de la marre
d'encre et de pépier
à diversions
de ratatines ordures
droites gauches
par décentrement
des valeurs
vers le Père La Chaise
où à bien voir
les derniers
sont les premiers
Plus sérieusement
l'art Mort ou pas
comme dieu
comme tout ce
qui baigne dedans
etc. etc.
Petits dessins
entre autres main là
à la lie et de l'eau
chargé de ceux
des larmes
tristesses et effrois
Art à reprendre
depuis le début
chaque fois
en rêvant
de culpabilités
d'abandons
au moins apaisés
de mes amours
trahis d'impuissances
d'ignorances
Traîtrises
ICI TU VOIES
l'Art ou le noir
annonçant
la rive nouvelle
ce qui vient là
demeure...
Mensonges alors
et oui oui oui
et qui le dit
En fait qu'est-il ?
Être pendant
qu'on te dévore
par morceaux
et qu'extase
et folie t'emportent
à la finale
de la plus terrible
fureur d'avoir été
ici juste ICI
avant après pendant
que la Vérité
extermine tout
méthodiquement
et inflexiblement
Nature natures
Art de comprendre
manière de dire
lucidement
mort et non advenue
pas là d'ICI
en passant
Hères heures
en corps pisses
et merdes
freudiennes
fin...
Petits dessins
à faire refaire
éternellement
Qu'est-ce que l'Art
Papillons de prières
en cent morceaux
de tortures
en ailes de taureaux
peintes d'obligations
à en crever
comme tout un
mais
par sa fin seul...
en l'imposture
nuit d'éveil
de la part d'Art
Comment ???
Jour en plein jour
scapulaires
breloques
tableaux
gris-gris
amulettes
dessins
croyances
...bagatelles
sculptures
poèmes
écrits etc...
socialisant
le sacré sans savoir
en la tauromachie
de la censure
autocensurer
de Dieu
sait qui là
devant derrière
de tous côtés
les jeux
des lois
conçus par des rois
du Rire
misant la mort
à tous coups
par les mots qui sont
de la cochonnerie
dont l'Un sait tout
Recommencer
du Silence de Rimbaud
aux cris d'Artaud
au melting-pot
vomis d'insignifiances
restantes des bureaucraties
de la phrase
et du comment dire
après les camps
passant à l'autre
le silencieux
celui du bien appris
le bien nanti
des techniques
de la confusion
du plus que parfait
des imbéciles
qui tuent silencieux
des pieds à la tête
en prolifération
des présents
par procuration
aux blacks days
grésillant au soleil
noir des ans nuits
en plein jour Blanc
de tous les morts
d'avilissement
au cimetière
des paradis
fils hauts
sans la douane
du Douanier
Rousseau
Mais art de quoi ?
Art des disparus
de brûlant vif
inutilement vrais
d'abattoirs
d'arènes
d'éphémères
d'antropophagies
vagissantes
des je-ne sais-quoi
du quelque chose
...mais qu'est-ce que
l'Art sans la beauté
de Vivre ?
Et qu'est-ce que Vivre
sans l'Art de la beauté
promut au nom d'éternité
du moins celui
donnant à voir
le créer éternel ?
Bonnard *