Autopsie
Là-bas tranquille
pas de cortège
tombeau noir
le regard partout
savant d'avance
Arbre à feuilles
fournies de terre
précise exacte
automne tardif
cela se présente
tête ouverte
disponible
et nouvelle
Noir très très noir
plus granite
tombale là paisible
seul ou pas
pas seul ou je nous
sans vous
ni genoux ni île
ni d'aile
En paix sans sens
insensément
légèrement triste
à peine peiné
...À peine né
au sortir du Pen
des folles ignorances
inutiles éreintantes
usantes mortifères
mortelles
De l'aérer vivable
mortellement
trépassé à jamais
sans retour
non philosophique
simplement là
et ailleurs ici-même
plus que présent
sans eau os et moelle
aveugle voyant
d'esprit sain
là posé en dépôt
reposant gisant
intensément là
mort éternel
et mort
Jeu sérieux
changeant
au gré des gréements
en toit de cale
ou proue
cyprine d'amour
et vaisseau d'or
selon les vagues
de la réflexion
des phares
devenus la grande ourse
la voie navigable
par les boues
des encrages
plombés
de calcifications
des us usés
Des oiseaux
échanges
pour Messiaen
des chants de tête
là douceur
sans privilégiés
les rythmes
la mélodie
qu'en vérité
des quadrupèdes
éclipses d'un jappement
des bruits de vaisselle
cacophonie rassurante
et renversement
des perceptions
en concepts
Des papous
symphonisent
un brin d'herbe
et la jungle turlutte
n'importe quoi
question d'habitude
jusqu'à la fin
de l'éternité
De lourds
métaux
mercure
plomb
arsenic
incrustés
dans les rêves
réels
sans phonétisme
sans conscience
en grappe
à monnaies
allégées
poissons
volants
poisons
en carcasses
entre les doigts
d'insectes
aux sauts
gravant
des beautés
de désirs
Inouïe
effleuré
pas là....
poussant
poussières
de limon
comme un rocher
inversant Magritte
en chat haut
perché
sur le do sidéré
'Tout est reposé:
ombre et clarté
livre et fleur. ' *
Et des pas
encor en trépas
d'autres misères
aux agonies
des passants
là si légers
de ne pas avoir été
des disparus
pour Rien
en un souci
qui s'élève
dans l'air aéré
d'un fouillis
comme le pinceau
et comment dire
si on ne peut peindre ?
Rilke *