Sans Cent Têtes
Têtes raides
molles plates
ennuyantes
mortes
jeu sérieux
pour penser
l'outrage de mourir
Exigences
de tremblements
de pertes de conscience
de désintégration
d'un saut dans le vide
cela vient sera
en Abandon
de toutes les fins
de morts possibles
Lâchant l'emprise
de l'insensé
des raisons
irraisonnables
insensibilisant
paralysant le désir
de création
tentant de le maintenir
au désoeuvrement
le conduire à l'extinction
de la Vie donnée
par une seule feuille
toile mur
dans le maquis
les tranchées
l'étranglement
la suffocation
des jours
sans lumières
contre mouches noires
les pareils
les uns les autres
en je vous tue
masse groupes
clans cliques clacs
grappes à grappins
grégaires...
Art seul
libérant l'espace
de la tyrannie
de la Mort en ses infinies
figures hydre
et métamorphoses
entre autres la mienne
la plus dangereuse
celle m'interdisant
d'insister de tenir
et de lâcher prise
car de toute manière
c'est perdu d'avance
dès la naissance
tout n'étaient
qu'élevages voués
à la décharge
et à la poussière
avec les complicités
des intermédiaires
à procréer
de la machine à ronronner
comme il le veut
lui l'autre le pas
sorti de l'invivable
Pas pour ni contre
les mots redondant
cerclés de la règle
beurrée de pensées
s'enfonçant
en la raison du moment
prison qu'on sonne
au besoin du contrôleur
encyclopédique
à musée à musant
muselant le troupeau
disparu sonné
par le grand Capital
de la peine
de lui-même
l'Un
dollar douleur
en rond cerné
rectangulaire
carré
parc empaillé
du cœur
des têtes flushées
balayées dilapidés
par l'utile
L'art est ce qui est
une fois pour toute
le reste est de la
quincaillerie monétaire
Encor que le dire
porte à tue tête
le bien fait
des hauts le cœur
de la cour suprême
du bien-vivre
en tombeau là
Nous n'y sommes plus
là que comme le homard
en laisse de Nerval
qui conduit quoi ?
Vers où ?
En miroir
tu voies
le monde
catacombe
en une pilule
t'es chiffré
en réserve
enchaîné
disparu
dispatché
pour un sou
Aux lois d'obéir
à ta désobéissance
chérie d'Amour
ma passion
ma folie et ma rage
d'Amour
Que des larmes
sous les armes
et les bombes
oubliées là
et tantôt...
Traverse
sans mot
que mots
l'autre bord
d'ici
ICI câlisse
et tabarnake
d'ostie
en comme unions
pareils cœurs
à court
et prends ta lèvre
pour traverser
barreaux
et froides
interdictions
de Vivance
Instantané
vite et crever
c'est tout
et c'est bien assez
tu voies
la nuit
retrouvée
en fin
des attentes
éternelles
trop pressées
de désirs...
En vain
ils sont de marbres
baillent aux limbes
disparus des autres
ne reviendront plus
ceux des camps
les purs
les innocents
les enfants
là tous morts
d'indifférences
d'irresponsables
niaiseries bancaires
à diamants or
et poudres d'os
Tard et pour Personne
ce Peuple de corbeaux
blanchis des horreurs
consumés sans raison
d'histoire
pour Paul et tous
et bien vivant
pour de vrai
eux ils y sont
resplendies
en vain de terre
et de détritus
là traverser pas ici
pas pour l'Enfer