12 oct. 2015

Par Là Tête


'La main se porte souvent
où nous ne l'envoyons pas' *


De combien
de quoi en fait ?
Un dieu là
un père un chef d'armée
tyran le diable
par la queue du pape
d'un mimétisme infernal
darwinien d'un fouillis
bouilli...

Et puis après ? ok
Après la fin
les mots maux
après tout
après

Là un rat conte
des égouts
décrit
la cochonnerie
du passe-temps
des incidents
de la fin
au commencement
...

Des fins derrière
chez vous
de ce qui n'intéresse
personne...
La peur aux trousses
des cannibales

Juché pendu suspendu
au vide sidérant
les tortures
gauche droite de centre
à la limite préférable
la ciguë d'obéir
et mourir en grappe

Pareil à de l'espérance
aussitôt rabattue
par la mort

Écrire précisément
là où se découvre
la solitude universelle
et l'incommunicable
Là juste Là
cela qui joue avec les mots
avec le je des vous
des vous du je
des jevous en Un
mot

Bien sûr nous eûmes
des orages...dit la chanson
et l'illusion fait le plein
et chante l'envers
à l'envers battant
bringueballant
sur les tombes
où crachent les brillants
qui roucoulent
les feuilles se ramassent
à la pelle
les appelés
les élues de la tentation
de respirer dans un monde
irrespirable

Les mots
ces repères
d'émotions
sans fin
en soliloque
capharnaüm
d'une drôle
de geôle lexicale
entre A et Z
au conte de quoi
bruits et guerres
font et défont
les cimetières
et pleurer
les nouveaux-nés

Et de cette douleur
en bonheur
tableau en vision rapide
d'éblouie
Oiseau ou caillou ?
Quand la lumière
éclaire le cerveau
la mort s'y fait
une niche
là où se poursuit
l'amour

Des vagues
à mots de réel
et vagues émotions
à la même racine
de tristesses
et d'âmes brisées
des cassures
de mortelles
séparations
des gosiers gros
comme des montagnes
que l'oubli ramasse
et des rochers
qu'emportent les nuages
et des disparitions
fragile en ce Rien
en fin

Pas d'avancée
ni de recul
là soudé à
de vieilles émotions
les seules
conservant
l'arrêt le fixer
sur ce qui
fait le monde
comme de vieux
artefacts
non pas gravé
dans la pierre
mais dans la mouvance
universelle

Art de quoi ?
D'obéir à quoi ?
Aveuglément
à l'art d'obéir
au meilleur
de quoi ?

La main vaque
ici à l'écriture
au social
Loin de ces fêtes
colorées
chatouillant l'esprit
de la joie sacrée
d'avoir été
autre qu'au monde
qu'à l'usure
d'avoir été utile

Que l'art soit mort
soit !
Mais que des résidus
forment encore
une quête
fragmentée
résiduelle
échevelée
au souffle court
saccadée
sorte d'apnée
de l'éveil et
qu'il succombe
en sa fin
qui ne finit plus
...Voilà

Que la peinture
entre autres
soit morte
ne change rien
au fait qu'elle
n'était là que pour
représenter
l'éphémère
le transitoire
un souffle humide
embuant
laissant voir
une perception lueur
dans ce qui disparaît
va disparaître
osant regarder
ça là ce qui se présente
comme étant la liberté

C'est Rien et ça continue

Montaigne*