8 mars 2015

Silence Blanc


Un Grand Rien
Vient
en ce qui aurait pu être
quelque chose


...après longtemps
après l'enrôlement
de disparition
des plus que valent
des dollars
d'insaisissables
anesthésies
somnambuliques
astreintes
à l'éradication
par l'ébrouement
colossal
du tigre de Borges
ou du colosse
de Goya se grattant
le dos contre
l'infiniment insensible
à toutes formes
d'émotions du dieu
univers
(tu ne me
chercherais point
si tu ne m'avais trouvé)
tenir par le Rien
d'ignorances flottilles (Klee)
contemplant
se faisant idée
d'une tête
corps organes
dieu imaginant
le d en majuscule
puis créant mécréant
ses totems ses tabous
des histoires
enfin bref
d'insensés sensés
faire sens osant
croyant qui sait
se raconter des contes
à frais d'auteur
dans les boues
de quelque chose
qui sait?
La foi
transportant des montagnes
de commencements
de fins sans fin
à faire trembler le hochet
pensant que Dieu
se branle en créant
des babioles
En vérité
s'est d'une abdication
de génie
un brin rieur
enfantin pacifique
joyeux qu'il tire
son jugement dernier
inodore
incolore
insipide
insignifiant
invisiblement
sévère
sérieux
et jouissif
lovant en lui
les milliards
de trilliards
de zéro
autres
tralalas là las
d'en découdre
avec la création
du pur esprit
du Rien parfait
du Tout
du bout de soi
pas de philosophie
dichotomique
pas là
pas besoin
pas de politique
de règnes
d'imbéciles
pas de religions
pas à pas lent
Cacacocophophonies
de cris sanguinaires
des fleuves
mers
tortures
destructions massives
offrandes
à dieux prétextes
justifiants
la débandade
à la comédie
mode des emplois
d'organes
philosophiques
dans la sauce chocolat
amorcé
par la Poune
en rires de disparus
sous la surveillance
de monsieur MORT

Trouvé qu'aussitôt
perdu
mais chez soi
à nulle part
en sa nacelle
vers l'espace
blanc
glacial
infini