24 juin 2010

L'Oubli


LE CHANT DES PIERRES

Un trait un point
d'appui
comme un oiseau
des grandes forêts
perché sur un
lampadaire
dans un square
au coin d'une rue
prendre mes ailes
et m'estomper
Y en faut pas plus
pour continuer
des mains
un coeur et du papier
faire un plan
sortir me retrouver
prendre un peu d'air
loin des mouches noires
des idées ma chambre
en jaune peinturée

Plein de couleurs
sans espérer
sortir d'ici
bien en santé.
A chaque fois
qu'il en sort un
un million de moins
sortiront
En faisant le calcul
plus personne
dans l'avenir
le pourra
Pour un vingt cent
des milliards
plus jamais
comprendront
la vraie vie
pour de bon

La Nature
en son mystère
est qu'elle
règne sur la terre
pour elle ce
qui est chair
est tout simplement
la matière
de ses enchères
Dedans dehors
c'est pareil
elle tire
toutes les ficelles
de ce qui compose
Babel.

Il faut bien lire
bien regarder
comprendre
que les dés
sont pipés
Entre deux morts
celle d'ici
bientôt vétuste
et terminé.
Alors ton dieu
tu dois le cacher
comme dit Valéry
et puis partir
quand c'est fini.

Avant longtemps
sera terminé
le bon temps
de la vérité
Après le Tri
y restera
pas grand chose
pour la Vraie Vie
qui s'est enfuie
comme par magie
qui n'était que
l'oubli.