6 mai 2010

Une Bouteille Au Dépotoir


SANS TITRE ET BÉANCE

Ce manquement
cette impuissante
petite musique
de Nuit
Mortel chateau
sacrifié
au monstrueux
Passant cherchant
par le seul chant
ancrage à l'indice
pour une aurore
de lieu improbable
mille fois pervertie

Voyant les signes
de sang des fleuves
ces cris sifflants
du souffle
asphyxié
par des masses
de morts Natures
poussières
des socles
et virus racrapoté
des faims séchés
Où se retrouvera
la poésie?
Tous les mots
raclés détournés
du don de l'Enfantement
d'élévation après Célan
et le Paradis de Cristal
la table chiffrée de la fin?

Et la parole en cran
d'arrêt théorique
en best-sellers
sur les genoux
du bon Diable
de Dieu est-ce
l'éteignoir de
sa vivance le fait
de son existence?
Ses semelles de vent
la réponse aux angoisses
de son époque
le ciel de son Esprit
l'âme pour l'âme
Et ce Silence
de la joie du bonheur
des hymnes des maîtres
qu'on n'entend plus
a-t-elle vendu sa lyre
la justesse de son Amour?

L'étouffement génocidaire
du poétique la suie
sur les coeurs
les concentrations
de destruction
rendant innommable
le spectracte abscon
une bouteille au
dépotoir une apoplexie
un fourvoiement
du souffle jusqu'aux
oreilles...mise à l'index
bureaucratiquement
consentante...
est-ce son cercueuil?

Ou frappera-t-elle
encor de son choc
l'extrême risqué
la plongée vers
la source ajourée
d'allaitement intarissable
donné pour Rien
au cueilleur la céleste
lumière tenir car
les dieux sont sévères
quand ils appellent
Juste allée à la marche
peu importe car
qui suis-je moi après tout?
Qui signera la suite
de ces maîtres poêmes...